Franck Escomel, responsable du service des sports de Saint-Fargeau-Ponthierry, vient de réussir une très belle performance lors du semi Iron-man qui vient d’avoir lieu en Égypte. 

E12067CD-8B38-4538-9CC4-DCEEF1E0A77E.jpg

La délivrance en franchissant enfin la ligne d’arrivée… (©DR)

Par Eric VanovertveldPublié le 1 Déc 21 à 9:14 

La République de Seine et Marne

Mon actuSuivre

Il a cette forme extrême de triathlon dans la peau et c’est même d’une passion familiale dont on peut parler. Franck Escomel a brillé lors du semi Iron-Man 70,3 qui a eu lieu le 19 novembre dans la station balnéaire égyptienne de SahlHasheesh, en terminant 26e toutes catégories sur 950 participants, et, surtout, 1er dans sa catégorie, celle des 50-54 ans. Ce performer de 52 ans nous confie ses secrets et ses motivations pour la suite de son calendrier de compétition. 

 

Franck, peux-tu nous expliquer les motivations qui te poussent à faire ce type de compétitions, qui sont considérés à l’extérieur comme des épreuves de sports extrêmes ?

Franck Escomel : Cela me vient d’un goût commun avec mon frère. Nous partageons la même passion du triathlon, d’aller au bout de nous-mêmes, de nous qualifier pour les championnats du monde, le parcours d’Hawaï. Mon frère s’est qualifié et y a participé 3 fois. C’est dans notre ADN au sein du club féréopontain, c’est le goût de l’effort, la recherche de la performance, se dépasser, la découverte d’une discipline pour les nouveaux adhérents. D’ailleurs, la présidente du club et ma première supportrice n’est autre que notre mère. Nous avons 40 adhérents et espérons toujours en avoir de nouveaux grâce à des opérations comme le triathlon XS que nous avons organisé pendant plusieurs années à la base de loisirs de Seine-Ecole.

« C’était très éprouvant »

A quoi ressemblent les dernières préparations sur place avant l’épreuve ?

Idéalement, on essaie d’arriver le plus tôt possible pour s’acclimater et repérer le tracé. Là, pour des raisons professionnelles, j’ai dû arriver assez près du départ. À peine installé, ce fut sortie vélo et course à pied, afin de repérer le parcours et se mettre au diapason du climat. Partir de France avec 7° c et arriver avec 30° c, le choc thermique est rude. La seule consolation, c’est que c’est la même chose pour la majorité des autres concurrents, cela nous met sur un pied d’égalité. Mais plus on s’approche de l’heure du départ, plus la pression augmente. On va faire un effort physique sur environ 5 heures, un temps court en comparaison d’un Iron-man complet, avec des écarts qui se creusent moins rapidement. C’est là tout le danger, ne pas réussir à évaluer les autres concurrents et sous-estimer leurs temps, leur endurance par rapport au tien.

À lire aussi

Et la course proprement dite, comment s’est-elle déroulée ?

Elle a été très éprouvante, non pas à cause de la chaleur, mais de la tempête, un vent très fort avec du sable. La natation, avec les mouvements de mer, courants et vagues, a été un premier défi. Comme le vélo, un circuit de 90 km aller-retour, avec la moitié du parcours face à un mur de vent sableux. Cela reste néanmoins ma partie forte, et c’est dans cette épreuve que j’ai pu tout donner et marquer ma différence. Mais, ensuite, quand tu fais le demi-marathon, que tu sais que tu es très bien placé, les 200, 300 derniers mètres sont un supplice, tu cours mais tu doutes, tu sais mais tu ne veux pas le croire et une fois franchie la ligne d’arrivée, tu attends l’affichage comme une libération en voyant ton classement. Tu es en même temps soulagé et incrédule, il m’a fallu quelques minutes pour savourer pleinement cet instant et être pleinement content au regard de l’investissement que cela a demandé.

« C’est compliqué financièrement »

L’avenir, tu le vois comment ?

Déjà, continuer l’entraînement. Je souhaite reprendre sur les Iron-man XL, en visant la qualification pour Hawaï. Mais cela ne se fait pas seul. J’ai, bien sûr, le soutien de la municipalité, qui est mon employeur mais il faut aussi compter sur sa famille, sinon c’est inutile de s’inscrire. Pouvoir équilibrer, vie de couple, de famille et l’entraînement, si tu n’es pas en parfaite adéquation, autant tout arrêter. De mon côté, je peux compter sur mon épouse, qui est toujours à mes côtés pour me soutenir. L’Iron-man, est une très bonne addiction, mais reste une addiction quand même, il te faut donc l’aval de tes proches pour continuer. Mais il y a aussi des bons côtés, l’international te permet de faire de super voyages et tes proches t’accompagnent. Autant tu penses et vis course tant que tu n’as pas franchi la ligne d’arrivée, autant après tu peux souffler et visiter en famille, c’est l’autre récompense de ce sport. D’ailleurs, ma victoire m’a permis de me qualifier pour les championnats du monde à Saint-Georges, dans l’Utah, en octobre prochain, un nouveau défi et une nouvelle découverte. Mais il va falloir que je perfectionne sur un autre thème, le sponsoring. Ce sont de véritables expéditions à préparer et financièrement, cela devient très compliqué. Mais la recherche de sponsors est un véritable métier, et il va falloir que je l’apprenne également et vite, sauf si ce sont les sponsors qui viennent à moi…

Franck Escomel